Toutes les ruptures de la coiffe des rotateurs ne sont pas opérées.

En effet dans la plupart des cas elles sont bien tolérées lorsqu’elles sont « dégénératives »

Ces ruptures dégénératives sont apparues lentement et progressivement et sont donc longtemps parfaitement asymptomatiques.

Ces épaules peuvent devenir douloureuses par accumulation d’inflammation dans l’espace sous-acromial en raison de l’ascension de la tête humérale liée à la disparition du tendon de la coiffe s’interposant normalement entre la tête humérale et l’acromion.

Un travail visant à recentrer vers le bas la tête humérale peut tout à fait diminuer cette inflammation donc les douleurs, sous la forme d’une décoaptation de la tête humérale et une tonification des muscles abaisseurs de la tête humérale (à réaliser avec prudence).

Nous ne recommandons pas la multiplication des infiltrations de corticoïdes sur les coiffes rompues qui peuvent fragiliser ces tendons et diminuer le taux de cicatrisation tendineuse en cas de réparation…

Les injections de PRP (plasma riches en plaquettes) n’ont pour l’instant pas obtenu de résultats significatifs dans cette indication.

L’arrêt des activités sollicitant l’épaule est également fondamental lorsqu’il est possible (aménagement de poste de travail, arrêt des activités de bricolage etc…)

En cas d’échec la réparation tendineuse est logique par la suite

Les ruptures traumatiques ou décompensation traumatique de ruptures dégénératives font l’objet d’indications opératoires plus précoce chez le sujet jeune et actif, surtout en l’absence de comorbidités défavorables à la cicatrisation tendineuse (tabagisme, diabète  etc …)

Indications

Une « rupture » (en fait lésion) de tendon n’est pas forcément synonyme de chirurgie, à l’inverse des lésions mineures voire invisibles sur l’imagerie peuvent expliquer des douleurs importantes et nécessiter une réparation.

Les indications thérapeutiques dépendent de différents critères :

• l’âge du patient,  son activité ou sa profession, son terrain (fumeur, diabète ou autres maladies)
• caractère réparable ou irréparable de la rupture (taille, rétraction,  ascension de la tête humérale, pseudoparalysie durable..)
• trophicité musculaire et degré de dégénérescence graisseuse
• motivation et contexte socio-professionnel
• résultat de la rééducation pré-opératoire

La rééducation est prescrite de façon quasi-systématique dès le diagnostic de lésion  à raison de 2 à 3 fois par semaine. Après 15 à 30 séances ,ce traitement fonctionnel peut aboutir à une épaule indolore avec une mobilité complète, faisant surseoir toute intervention chirurgicale .

Si une réparation chirurgicale est décidée il est essentiel que l’épaule ait une mobilité passive complète. La rééducation est un adjuvant souvent nécessaire voire obligatoire en pré-opératoire. La rééducation a pour but d’augmenter l’espace sous acromial et ainsi d’éviter tout contact entre le tendon  et l’acromion et d’assouplir l’épaule.